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Immigration : des manifestants à Charlottetown menacent de faire une grève de la faim
Certains travailleurs immigrants à l’Île-du-Prince-Édouard sont prêts à déclencher une grève de la faim à moins que le gouvernement annule les changements récemment apportés au Programme des candidats des provinces (PCP), selon l’un des organisateurs des manifestations qui se déroulent à Charlottetown ces jours-ci.
Les manifestants, selon l’organisateur Rupinder Pal Singh, donnent jusqu’au 16 mai au gouvernement pour répondre à leurs exigences, dont une prolongation du permis de travail des immigrants employés dans la province et qui espèrent obtenir le statut de résident permanent.
Notre province nous a donné de faux espoirs
, affirme M. Singh, qui a migré de l’Inde au Canada en 2019. On nous a donné de fausses informations. C’est totalement de l’exploitation.
Le ministère de la Main-d’œuvre, des Études supérieures et de la Population affirme que la ministre Jenn Redmond va se réunir avec les organisateurs, mardi, pour écouter leurs préoccupations
.
Le temps presse, selon M. Singh.
Si l’une de nos exigences n’est pas satisfaite d’ici le 16 mai [et si] nous ne bénéficions pas de droits acquis, ce sera une grève de la faim à mort.
Nous perdons nos permis de travail. Nous n’avons pas d’autre endroit où aller
, ajoute-t-il.
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Des changements mal accueillis
Le gouvernement a annoncé en février qu’il allait réduire le nombre de personnes originaires d’autres pays qu’il propose pour la résidence permanente dans le cadre du
PCP. La baisse est de 25 % cette année, notamment à cause de la demande élevée de soins de santé et de logements.La nouvelle stratégie démographique de la province prévoit que les candidats qui travaillent dans des domaines précis, dont la santé et la construction, sont prioritaires.
Cela signifie que des centaines d’immigrants dans d’autres domaines, dont la vente au détail, risquent de voir leur permis de travail non prolongé lorsqu’il arrivera à son échéance dans les prochains mois.
Le gouvernement a indiqué que les changements au programme d’immigration sont temporaires, sans préciser d’échéance.
Je ne suis pas venu ici pour ruiner ma vie ou mon avenir
, affirme un manifestant, Jaspreet Singh Sivia.
Je suis venu ici avec de grands espoirs que le Canada soit un pays prospère, que je serais capable de réussir et de rendre ma vie bien meilleure ici. Mais depuis ces changements, ma vie n’a pas évolué ainsi. C’est tout à fait le contraire que je vois ici
, explique M. Singh Sivia.
Il invite d'autres communautés minoritaires aux manifestations. Les autres minorités peuvent prendre position pour nous et nous pouvons aussi les appuyer.
Les manifestations devant des immeubles gouvernementaux ont commencé le 9 mai. Le nombre de manifestants est passé d’environ 25 au début à plus de 300 lundi.
D’après un reportage de Shane Ross, de CBC