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Dans l’œil d’Ivanoh : exploiter les lignes directrices en photographie

Ivanoh Demers, photojournaliste depuis plus de 20 ans, commente quelques-unes des images qui ont marqué l'actualité des derniers jours.

Un homme marche devant un véhicule utilitaire sport qui tient à la diagonale sur des racines d'arbres sorties de terre.

Des inondations dues à des crues soudaines ont causé des dommages importants dans le village de Kamuchiri, au Kenya, le 29 avril 2024.

Photo : Getty Images / AFP / LUIS TATO

C'est une technique bien connue en photographie : exploiter les lignes directrices créées par différents objets en les disposant de façon à amener le regard vers le sujet (le plus souvent) principal de votre photo. Accentuer les lignes directrices – en particulier les lignes diagonales – peut aussi créer du mouvement.

Des inondations ont fait de nombreux morts et causé des dommages importants au Kenya lorsqu'un barrage a cédé en raison de pluies torrentielles.

Emporté par les eaux, un véhicule s’est retrouvé dans une position spectaculaire dans le village de Kamuchiri. Le photographe Luis Tato a choisi de l'inclure dans sa photo. Un choix évident.

La position inhabituelle du véhicule est savamment utilisée. Le photographe a attendu qu’un homme passe juste au bon endroit. Les contours du véhicule pointent vers lui.

Trois femmes ont les cheveux soulevés par le vent.

Départ de Washington de l’hélicoptère Marine One du président des États-Unis Joe Biden, le 16 avril 2024.

Photo : Getty Images / AFP / DREW ANGERER

Les photographes attitrés à la Maison-Blanche doivent illustrer fréquemment l'arrivée ou le départ de Joe Biden en hélicoptère.

Cette version du décollage de Marine One est particulièrement réussie. L'hélicoptère crée une ligne imaginaire qui se dirige vers le centre de l’image. Notre regard va ensuite atterrir sur les quatre femmes aux cheveux ébouriffés par le vent.

On voit régulièrement des images de l’hélicoptère du président dans les médias américains. L’ajout de cette petite touche humoristique me plaît beaucoup par son originalité.

Valérie Hayer sourit.

La députée européenne Valérie Hayer en visite dans une usine de drones, à Labège en France, le 29 avril 2024.

Photo : Getty Images / AFP / LIONEL BONAVENTURE

La députée européenne Valérie Hayer a visité une usine de fabrication de drones à Labège, dans le sud de la France.

Plusieurs éléments contribuent à équilibrer la composition de cette photo.

Les lignes du drone traversent l'arrière-plan et forment un X. Les mains qui applaudissent sont alignées avec les ailes de l’engin. Les lignes directrices donnent une impression de mouvement.

De plus, les quatre coins de l'image ont été légèrement noircis afin de diriger l’œil vers le sourire de la politicienne.

Chaque femme est un plus avancée dans l'eau que la précédente.

Six femmes hindoues prient dans le fleuve Brahmapoutre, en Inde, le 14 avril 2024.

Photo : Getty Images / AFP / BIJU BORO

Des femmes hindoues prient. La scène a été captée par le photographe Biju Boro dans le fleuve Brahmapoutre, en Inde.

À l'avant-plan, les silhouettes de différentes couleurs sont reflétées dans l'eau.

Mais la grande force de cette image, c'est l’équilibre. Bien qu’il s’y trouve six sujets, elle est très harmonieuse. La clé? Les six femmes sont en ordre de grandeur.

Obtenir un tel équilibre – avec six sujets de surcroît – relève de l'exploit!

Mon clin d'œil de la semaine

Je suis allé au campement propalestinien à l’Université McGill, à Montréal, jeudi. Une contre-manifestation organisée par des contre-manifestants pro-Israéliens avait lieu à ce moment. J’ai réalisé plusieurs photos pour illustrer l’ambiance qui régnait.

Un manifestant a brandi un gigantesque drapeau palestinien. Capter une bonne image d’un drapeau qu’on agite est toujours assez ardu. Souvent, il faut faire une centaine d’essais avant d’obtenir un résultat satisfaisant.

Un manifestant agite un drapeau palestinien devant des policiers.

Un manifestant propalestinien dans le campement installé sur le terrain de l’Université McGill, à Montréal, le 2 mai 2024.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Mon idée à la base était de faire en sorte qu’on puisse voir sous le drapeau les nombreux policiers et contre-manifestants présents sur la rue Sherbrooke. Le manche du drapeau dessine une ligne diagonale qui mène le regard vers eux.

Au loin, on peut apercevoir les pro-israéliens. Divisés par les policiers, les deux camps étaient séparés par une bonne distance. J’ai essayé à plusieurs reprises de réaliser une photo dans laquelle on identifierait bien les deux groupes, mais c’était difficile.

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